La lettre de Carole Guillerm à l'association Eau et Rivières de Bretagne

Publié le par Carole Guillerm

L'association Eau et Rivières de Bretagne porte son action et sa réflexion sur l'ensemble des problèmes de gestion et de protection de l'eau et des milieux naturels de la source à la mer. Elle a demandé à Carole Guillerm de se positionner sur le décret « nitrates » du 20 octobre 2011 et sur les problématiques environnementales dont l'association traite.

 

Carole Guillerm, candidate dans la circonscription de Morlaix, a répondu aux sollicitations de l'association dans un courrier. Nous vous proposons de découvrir son contenu ci-dessous.

 

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Monsieur le Président,

 

Vous avez souhaité attirer mon attention sur le décret « nitrates » du 20 octobre 2011 et ses conséquences sur l’agriculture bretonne et la pollution des cours d’eau, et je vous en remercie.

 

Il est vrai que le décret ministériel de novembre 2011 est totalement incompréhensible au regard de la lutte contre les marées vertes comme au regard de la lutte pour un bon état de l’eau en Bretagne. On ne peut d’ailleurs aujourd’hui que constater l’échec des différents programmes « Bretagne Eau Pure ».

 

Le rapport interministériel rendu le 22 mai dernier au sujet des algues vertes n’a fait que confirmer ce qui était déjà su de tous les acteurs locaux : l’agriculture intensive est responsable des taux d’azote anormalement haut en Bretagne, et par voie de conséquence, des marées vertes.

 

A mon sens, il apparait qu’il est urgent d’obtenir une réduction des apports d’azote liés aux activités agricoles et d’élevage. Une telle réduction, associée à une politique volontaire de protection et de restauration des zones humides, sera le moyen le plus adéquat pour parvenir à limiter la présence des algues vertes sur nos plages.

 

Il y a en effet urgence à agir et en tant que députée je ferai tout mon possible auprès du gouvernement pour que le ministre en charge de l’agriculture modifie ou retire ce décret.

 

De même, en tant que députée, je m’attacherai à défendre le modèle agricole qui sera vecteur de qualité et de réussites économique, sociale et environnementale. En tant qu’Européenne convaincue, je m’investirai dans le suivi de la réforme de la Politique Agricole Commune. Je veux faire pencher la balance du côté du respect des engagements européens de la France en matière de qualité de l’eau, sans toutefois obérer la réussite de nos agriculteurs.

 

Je m’inquiète de la baisse continue  du nombre d’exploitations au profit de méga exploitations pour lesquelles les enjeux financiers priment souvent sur l’ensemble des autres buts de l’agriculture. Il faut aujourd’hui concilier les intérêts environnementaux, économiques et sociaux. Pour cela il m’apparaît nécessaire de tendre vers un modèle d’agriculture davantage favorable aux exploitations herbagères pour les élevages bovins, et aux cultures sur paille pour les élevages porcins, comme le préconise d’ailleurs le CORPEN.

 

Enfin, je consulterai l’ensemble des élus locaux sur ces questions : ceux du littoral qui ne veulent plus d’algues vertes sur leurs plages comme ceux de l’intérieur des terres qui veulent développer l’économie de leur territoire. C’est en effet en amont des bassins versants qu’il faut agir pour éviter les algues vertes sur le littoral. Il est d’ailleurs assez surprenant que ces élus, quelque fois du même bord politique, ne réussissent pas à coordonner leurs actions dans le sens d’une bonne qualité de l’eau en Bretagne, qui est pourtant un enjeu primordial.

 

En tant que centriste et humaniste, c’est  pour l’intérêt général que je m’engage à travailler à l’Assemblée Nationale. Une reconquête d’une bonne qualité de l’eau est indubitablement d’intérêt général et c’est dans ce sens que mon mandat s’ancrera.

 

En espérant avoir répondu à vos attentes, je tiens à vous adresser tout mon soutien à l’action indispensable menée par votre association dans notre région. Je serai par ailleurs ravie de pouvoir vous rencontrer afin de vous associer pleinement aux réflexions que je mènerai pour la région et plus particulièrement pour le bassin morlaisien.

 

Carole Guillerm 

Publié dans Propositions

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J
Bonjour,<br /> <br /> Attention à vos propos, il est difficile de vouloir supprimer toute activité agricole en Bretagne et soutenir l'emploi dans les industries agroalimentaire. La chute du groupe DOUX doit donc vous<br /> ravir, des centaines d'élevages de volailles vont fermer donc moins d’activités agricoles et donc moins d' épandages d'azote et de phosphore ??? Bien cordialement,
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