Merci à tous

Mes chers amis, 

Nous sommes tous déçus des résultats de cette campagne. Résultats nationaux, mais aussi, bien entendu, résultats locaux. Au niveau du département, nous dépassons le score national, cela n'en demeure pas moins une défaite. 

Nous pouvons d'emblée en tirer plusieurs analyses : 

- Les institutions de la Vème République nous enferment dans la bipolarisation, et il est difficile d'en sortir. Preuve en est s'il en fallait encore, les scores locaux : il y a deux candidates, et seul le FDG et le FN ont fait un peu plus de 5%. Tous les autres candidats ont donc été écrasés (en-deçà de 5%) par "le duel" tant promis par les médias.

- La vague rose en Bretagne nous écrase tous et toutes, c'est entendu. Des fiefs de l'UMP en sortent meurtris (Landerneau, Brest-rural dans une moindre mesure). C'est aussi très visible ici, puisque la droite est en situation d'échec avec un score de 32% (dont 28% à Morlaix, la ville d'Agnès Le Brun). 

- L'abstention, de plus en plus prégnante au fil des élections, est un mal qui nous touche plus cruellement que les autres partis. Beaucoup de nos électeurs se sont démobilisés. Cela nous engage pour le futur : il va falloir remobiliser, mener une vraie bataille de maillage territorial. Le centre en France passera, à l'avenir, par les territoires. 

- Notre socle "centriste" est de 8-9%. Pourtant, au 1er tour des législatives, nous sommes à 1,76% au niveau national. Sur Morlaix, François Bayrou faisait 910 voix lors de la présidentielle de 2012, j'en fais 156. Le fait est que les autres candidats MoDem du département font des résultats similaires. J'en conclus que c'est notre "étiquette" qui n'a pas suscité d'engouement. De cela, j'en conclus surtout que la position prise par F. Bayrou dans l'entre-deux-tours n'a pas été comprise. Nous avons donc eu tort : la recomposition du centre ne se fera pas sur la gauche comme certains l'avaient vivement demandé. Notre tiraillement nous mène à notre perte. Nous sommes sociaux démocrates et/ou démocrates chrétiens; nous pouvons scander que notre programme est teinté d'humanisme, de justice sociale, de pondération, de vérité, d'éthique voire même parfois de moralité, j'en passe. Cela n'en demeure pas moins peu audible pour le citoyen, cela ne fait pas une stratégie de campagne. Nous sommes idéalistes, et François Bayrou en premier chef, nous sommes peut-être aussi un peu rousseauiste à trop accorder notre confiance à l'homme, et en l'occurrence aux électeurs. L'avenir immédiat est donc incertain pour notre mouvement. Nous verrons ce qu'il en est au soir du second tour, mais il faudra tirer les conséquences de nos actes. Notre famille existe belle et bien, j'en suis convaincue. Elle ne peut plus demeurer éclatée même si on sait que pendant 5 ans les efforts n'ont pas manqué pour œuvrer en faveur de ce rassemblement des centristes. Un des points d'achoppement de ce rassemblement concerne, bien entendu, François Bayrou. 

- Notre campagne dans la circonscription de Morlaix fut bien évidemment trop tardive pour créer les réseaux et relais nécessaires, avec peu de moyens. Bref nous partions avec quelques handicaps je le reconnais. 

Je reste néanmoins convaincue d'une chose. Nos constats, nos propositions sont les bons. Que ce soit durant la campagne présidentielle où François Bayrou a fait de la relance de la productivité, de l'assainissement des comptes publics, de l'école de l'excellence, de la moralisation de la vie publique, son mantra. Que ce soit durant cette campagne des législatives, où j'ai soulevé les problèmes de la désertion des services publics de proximité, de la dépendance, de la solidarité qui doit guider chacune de nos politiques publiques. Nous avons toujours eu à coeur de ne pas mentir, d'engager la discussion avec tous, sans dogmatisme. Et de cela nous pouvons être fiers. 

A titre personnel, cette campagne fut une formidable aventure. Je tenais avant toute chose à vous remercier pour votre accueil, votre soutien, votre motivation, votre entrain. S'il est une chose que je retiendrai en priorité, ces choses qui marquent une vie d'homme et de femme, ce sont les rencontres. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui je ne regrette rien. 

Avec toute mon amitié,

Carole Guillerm